C’est par cette interrogation que Madame le Ministre Penda MBOW ouvre un débat, prenant prétexte de l’actualité récente : en l’occurrence, les réactions consécutives à la publication du livre de la tunisienne Hela Ourdi, ainsi que celles qui se sont élevées suite aux déclarations controversées de Monsieur Idrissa SECK, Ancien Premier Ministre du Sénégal. Je ne vais pas m’arrêter sur le prétexte. Je vais tenter d’apporter un début de réponse à la question posée.
Ma réponse est ici sans équivoque : Oui on peut discuter de l’Islam. Pour ce faire et bien faire, entendons-nous sur les termes du débat. L’Islam, ultime révélation du Seul Créateur des Mondes dispose d’un Livre qui contient toutes les réponses aux questions qui lui sont posées : Le Coran. Il suffit de s’écouter et la démonstration sera faite qu’il ne s’agit pas d’une œuvre humaine mais bien d’un message divin. Un message codé, voire crypté sur certains aspects, mais d’une limpide simplicité sur d’autres. Discuter de l’Islam suppose donc une maitrise du Saint-Coran par l’un au moins des participants à une véritable discussion. Ceci pour établir que discuter de l’Islam ne saurait être réduit à des commentaires sur le comportement des musulmans ni à des interprétations partielles, partiales et parcellaires de traductions approximatives du sens des versets coraniques. La tendance générale est en effet de se saisir de chaque comportement outrancier de prétendus musulmans pour stigmatiser l’Islam, son Prophète, Son Histoire et Ses valeurs. Discuter de l’Islam ce n’est pas non plus donner libre cours à des conjectures savantes qui sortent bien souvent, et allègrement, du sujet. La méthode quant à une discussion sereine et utile sur l’Islam suppose donc de s’entendre sur les objectifs attendus. Aucune discussion n’a de sens si elle n’aboutit pas sur quelque chose d’utile au moins pour les participants. Sous ce rapport, et s’agissant par exemple d’un dialogue « inter-religieux », la première condition devrait être la reconnaissance mutuelle. De ce point de vue l’Islam reconnaît et confirme les Prophéties de Moïse et de Jésus. N’est pas musulman qui ne les reconnaît pas comme des Prophètes majeurs de l’Islam. Cette reconnaissance doit être mutuelle et explicite.
Cette précaution prise, l’Islam est à l’aise : c’est la seule des trois dernières Révélations qui confirme les deux précédentes. Le Saint Coran précise même que les Révélations précédentes avaient annoncé la venue du dernier Prophète et Messager confirmateur. Ainsi, l’Islam bien compris n’est que la mise à jour ultime d’une Seule révélation jaillissant de La Même Source de toute éternité. Il n’y a donc pas, du point de vue islamique, des religions qui seraient concurrentes encore moins antagoniques. Ce serait accepter la multiplicité des divinités. Et puisque Madame Mbow convoque la modernité, risquons la comparaison avec les progrès des logiciels : persister à utiliser Windows 95 à l’ère de Windows 10 n’est pas concevable. Persister à utiliser un culte et des rites abrogés le serait-il ? C’est en cela que le Coran, qui confirme la Thora et l’Évangile ainsi que toutes les révélations antérieures, notamment celles des 25 Prophètes qui y sont cités nommément, est un chef d’œuvre de cohérence. Cela explique que l’Islam n’a pas prétendu faire table rase de tout. Ni de renier les meilleures pratiques culturelles et sociales établies avant son avènement. Quelles que soient la race, l’origine sociale ou géographique des croyants. D’où son universalité. Le projet islamique a toujours été de restaurer le sens et la pureté des prophéties antérieures et de les consolider par le rappel d’un principe fondamental : le culte pur dû au Dieu Unique, Allah, Créateur de toutes choses. Ce message fondateur n’est pas négociable du point de vue de l’Islam. C’est le crédo de la Foi, le leitmotiv de tous les Prophètes. Depuis la nuit des temps, en effet, 124 000 Envoyés et Messagers de Dieu se sont succédé pour restaurer et réorienter des pratiques religieuses, vidées de leur substance ou détournées de leur objectif unique et primordial. Des traditions religieuses altérées, ou figées dans des comportements mimétiques sans âme, ayant conduit des générations d’êtres humains à se détourner de l’essentiel pour s’épuiser dans des futilités sans lendemains. Tous ces sujets peuvent être discutés sereinement à la lumière des prescriptions divines. En vérité, seules les passions humaines, ainsi que les intérêts économiques, géopolitiques et autres, contribuent à embuer le message divin qui est d’une simplicité déconcertante : « Adorez-moi et vouez moi un culte pur et sincère car, c’est de Moi que vous venez et c’est vers Moi que vous vous dirigez. Et alors, Je vous jugerai en fonction de vos meilleures actions. » C’est en substance le rappel que tous les Prophètes et les Saints, à leur suite, ont eu pour mission de transmettre. Il serait bon que l’Humanité s’en souvienne avant qu’il ne soit trop tard. Car, tout porte à croire que nous traversons une des périodes les plus sombres de crise de la Foi qui, en d’autres époques par le passé, ont valu aux humains des rappels à l’ordre vigoureux par le Divin Créateur ! Dieu nous en préserve !
Amadou Tidiane WONE
woneamadoutidiane@gmail.com
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