Que nous le voulions ou pas les attentats de Paris vont marquer un tournant décisif dans l’ordre (ou le désordre ?) actuel du Monde. « Schengen est en danger » vient de dire Jean-Claude Junker, Président de la Commission Européenne, à l’occasion du Sommet du G 20 qui vient de démarrer. Comprenons que l’Europe va se barricader. Des mesures inédites de sécurisation de l’espace européen vont être mises en œuvre pour traquer et mettre hors d’état de nuire tout ce qui peut ressembler, de près ou de loin, à ce qui pourrait constituer une menace pour sa paix et sa sécurité. Le monde, dit « libre », va saisir cette occasion pour restaurer, et consolider, les fondements de sa domination sur la planète entière ainsi que du contrôle exclusif de ses ressources. Notamment pour ce qui concerne les pays dits « pauvres ». Les medias internationaux ont, d’ores et déjà, entrepris le conditionnement des esprits et la préparation de l’opinion mondiale à l’impérieuse nécessité d’une remise en ordre du Monde pour des raisons de… sécurité. Préparons-nous au pire !

Ma première question est pour l’Afrique :

• Que comptent faire l’Union Africaine, et les Chefs d’Etats qui s’y rassemblent, pour anticiper sur les dégâts collatéraux des tensions qui seront consécutives à l’entrée en « guerre » des pays européens ainsi que l’ont déclaré la plupart de leurs leaders ?

Ma seconde question est pour les élites intellectuelles et scientifiques mais aussi économiques et politiques du Continent africain et de sa diaspora :

• Développer l’Afrique est notre seul avenir. Par quelles voies et avec quelles ressources humaines, scientifiques, culturelles, économiques et financières ?
• Comment les mobiliser ? Comment les mettre en œuvre ?

Comprendre le monde qui change et changer notre monde, celui dans lequel nous sommes appelés à survivre. C’est le seul agenda qui vaille que nous mobilisons toutes nos énergies. Les petites querelles partisanes qui confinent nos micros États dans la pauvreté et l’inefficience sont anachroniques, c’est-à-dire hors du temps. Et il serait temps de se mettre au boulot car, les temps sont lourds de dangers…

Amadou Tidiane WONE

Ancien ministre,

woneamadoutidiane@gmail.com