Mouhamadou NDOYE, passé à la postérité sous son nom d’artiste N’Doye Douts est né à Sangalkam le 1er mai 1973. Il y’a 50 ans… Il a été rappelé à Allah le 09 juin 2023 à Dakar des suites d’une courte maladie.
Rejoindre l’autre monde à 50 ans, après avoir construit dans son village d’origine sur fonds propres, et grâce à son entregent, une école élémentaire de 8 classes, une case des tout-petits et contribué, massivement à la reconstruction de la Grande Mosquée, aurait pu suffire pour immortaliser Mouhamadou NDOYE dans le cœur des siens. En effet, investir dans l’éducation des enfants de sa communauté, est un souci affirmé de leur avenir. Sans parler des soutiens financiers, directs et indirects, apportés aux plus humbles parmi les siens. Eh ! Oui ! Les langues de Diender se sont déliées pour pleurer le fils prodigue…Couché à l’ombre de l’un des baobabs majestueux du cimetière de Diender, DOUTS nous a lancé un dernier clin d’œil citoyen, de ce regard malicieux qui illuminait son visage d’ébène.
Il revenait juste du Japon, de l’Empire du Soleil levant, où il venait d’exposer son savoir-faire et son génie. Une autre inscription, en lettres d’or, sur son parcours d’artiste. NDoye Douts a conquis sa place au Panthéon des arts plastiques. À l’échelle mondiale.
Ndoye Douts était un aristocrate des arts. Humble sans artifices, toujours élégant sans excès. La splendeur de ses toiles, inspirées par le chaos de la ville de Dakar était sa manière, à lui, de se désoler de la perte de sens de nos villes. Ces espaces étriqués où s’entrechoquent des identités plurielles enfermées dans le béton. Ces horizons bouchés par les odeurs acres des fumées acides s’échappant de véhicules de transport en commun… de détresses individuelles ( !) Les cars rapides…DOUTS excellait à dépeindre la Médina, ses immeubles lézardés d’approximations… Au hasard des inspirations fantaisistes de tâcherons déformés sur le tard… La Médina qui abrite, pourtant, une pépinière de créateurs en tous genres. Des génies qui hantent un espace où se conjuguent, et se marient, tous les langages artistiques. A l’ombre de la silhouette chaloupée du gardien du temple le sculpteur Ababacar Sedikh Traoré… Le ciseau d’or, Cheikha le styliste, dont NDOYE DOUTS était un mannequin privilégié. Et puis il y’a les autres… Toutes les autres, lucioles qui éclairent les nuits sombres de la Médina !
Siggi leen Digaale Sama Gars yi !
NDOYE DOUTS est de la troisième génération de l’École de Dakar. Diplômé des Beaux-arts, il a affiné sa technique au crible de son sens aiguë du détail et de l’observation de la Médina, son univers adoptif. Aucune des ruelles de ce quartier, vibrant et palpitant de notre capitale, n’a échappé au regard incisif et révélateur de DOUTS. Il nous a montré la Médina, dans la splendeur des ondes de choc d’un village, installé en pleine ville. Je devrais dire plusieurs villages ouest-africains déménagés au cœur de Dakar ! Un cocktail détonnant de nationalités, de langues, de traditions et de cultures…Un conglomérat de projets de voyages en liste d’attente, des (sur)vies en exigence d’une vie meilleure. Ailleurs si possible. DOUTS quant à lui, aura beaucoup voyagé ! Il avait certainement fait le tour du monde. Mais il revenait toujours à la case départ. À sa source. En compagnie des mêmes amis, fidèles et talentueux, comme en apnée dans la ville de Dakar. Pour corriger ses laideurs et les adoucir à nos regards.
DOUTS est voilé à nos yeux. Ses amis fidèles se retrouvent pour rassembler les biens épars qu’il possédait en vue de les restituer à sa famille… Moment émouvant auquel j’ai pu assister de passage. Paix et bonheur aux amis artistes de DOUTS pour cette fidélité outre-tombe. Alors que dans tant de familles biologiques, des héritages sont déchiquetés et des parentés détruites. Le sang des arts ennobli aussi.
Une prière enfin : Qu’Allah qu’il aimait et adorait, et dont il porte le nom de Son Prophète, Mouhamadou Rassouloulah Salalahou Alayhi Wa Sallam, lui fasse découvrir les espaces célestes des beautés innommables.
A Mouhamadou N’Doye DOUTS, invité du Seigneur au banquet de l’Éternité des Justes.
Amadou Tidiane WONE
Hommage très émouvant MashALLAH mon très cher frangin. QU ALLAH SWT l accueille dans son paradis firdaws Amiiiiiiiiine ya Rabbi. Affectueuses pensées
Très bel hommage Baaba! Douts je ne l’ai pas connu mais ses quelques pièces présentées ici montrent un profond encrage dans ce qui définissent les gens de Dakar et sa banlieue proche et lointaine. J’ai appercu sur ces quelques tableaux une spiritualité contemplative qui agit comme un baume sur le coeur. Un peu de Basquiat ou du Kandinski et quelque chose d’unique qui semble lui appartenir montrent bien un artiste ouvert et temoin de son temps. Toi Baaba et tous les autres qui l’ont connu vous avez certainement savouré des moment de quietude et de beauté en sa présence et à travers ses oeuvres. Q’Allah swt l’accueille au plus haut des paradis. Amine
Le monde artistique de Dakar me manque tant!
#UNBAOBABDERACINÉ belle hommage PAIXĀSONAME REPOSE AUX PARADIS FIRDAWS AMINE Condoléances attristées et sincères
Puisse Allah l éternel le très l accueillir dans le saint paradis Amine.
Une belle plume d’un grand monsieur amoureux des arts toujours présent en sa qualité de pionnier de la culture dans le sens large.
Condoléances à la grande famille des arts … des œuvres qui témoignent de l’immensité de sa personnalité …. Et lui rendent hommage
Très bel hommage rendu à un Grand Artiste dont le talent et la générosité légendaires que nous lui témoignons ne souffrent d’aucune contestation. Le sentiment est le même pour nous tous qui l’avons connu. Et nos prières ne lui feront jamais défaut. Que Firdawsi soit sa demeure éternelle.
Son œuvre sera perpétuée dans le temps et son nom gravé dans le marbre au Panthéon des grands artistes. Repose en paix Frérot.