Le monde est, naturellement, un bloc compact mais charcuté par les frontières, les particularismes humains archaïques et beaucoup d’autres facteurs nocifs à une coexistence qui aurait dû faire de notre planète un havre de paix où l’amour et l’envie de progresser sans blesser seraient une sorte de bréviaire partagé.
Cette idée, ramenée à la dimension des rapports entre les États, apparait comme l’expression d’une utopie qui date des origines, car dans toutes les religions révélées, le Maître suprême recommande ce qui a été énoncé plus haut.
L’Afrique, considérée par beaucoup de spécialistes comme le « berceau de l’Humanité », a été victime de l’accaparement de son espace vital par des colonies de conquérants qui ont spolié ses immenses richesses de toutes natures et entraîné son retard dans ce qui est appelé Développement. Le continent noir reste, cependant, debout et le XXIème siècle est, semble-t-il, le sien, dans tous les sens de cette expression.
À côté, un pays très riche, immense, tentaculaire pour certains, ouvert et bien intentionné pour d’autres, occupe, ces dernières décennies, une place de choix dans le tableau des analyses géopolitiques, plus surprenantes et même déroutantes, à plusieurs égards, les unes que les autres: il s’agit de la Russie, héritière légale de l’Union Soviétique, elle-même destructrice d’un régime impérial dont l’histoire s’écrit encore.
Entre les deux entités qui font l’objet de cette réflexion sommaire, une sorte d’idylle est en train de se tisser aux yeux du reste du Monde (des Occidentaux surtout) qui surveille le Processus en cours, fiévreusement intéressé par ce qui adviendra de ces figures à symétrie variable qui se dessinent.
L’Afrique, pays par pays, ou globalement prise dans un élan unique et la Russie, pourront-ils enfin réaliser le schéma d’une coopération au service exclusif de leurs peuples respectifs et non celui classique où les hordes d’individualités, de forces économiques et financières se crêperont encore les chignons pour imposer, comme elles en ont l’habitude, leur volonté contraire (par exemple) à toutes les recommandations des religions révélées ?
Beaucoup d’observateurs estiment, en tout cas, que l’équilibre du monde dépendra, en grande partie, de la direction que prendront les échanges de procédés et la (ré)naissance de cette sorte d’aventure amoureuse entre le continent le plus riche au monde et le pays le plus grand de la planète Terre.
Ils n’ont peut-être pas tort.
Souleyanta Ndiaye
souleyanta@gmail.com
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