À la question, qu’est-ce que la pauvreté, les réponses apportées au cours de l’histoire sont nombreuses et variées.
L’histoire des idées et de la vie de l’esprit se caractérise comme un mouvement continu d’une époque à une autre pour construire une réponse unique face à diverses opinions.
Que recouvre réellement le concept de pauvreté ?
Peut-on parler de la pauvreté spirituelle au 21ème siècle ?
Est-il cohérent de lier la pauvreté à la dimension financière des choses ?
Est-ce une vertu de rester pauvre financièrement ?
Nous allons tenter de répondre et de donner notre point de vue sur certaines questions qui ont des significations selon les perceptions.
Être pauvre financièrement a des vertus, même si je reconnais que c’est très difficile de vivre dans cet état au 21ème siècle.
Elle est très formatrice pour ceux qui savent patienter et analyser les situations en fonction des périodes.
Il faut passer par cette étape pour pouvoir faire une bonne introspection de la pauvreté matérielle.
Quant à la pauvreté spirituelle, elle est mortelle, même si vous avez tout en votre possession.
Cette pauvreté est la source de toutes les maladies de ce monde telles que :
la xénophobie, l’homosexualité, le racisme, la haine entre autres phénomènes.
Vous pensez tout détenir, mais en réalité, vous êtes le plus pauvre de toutes les créatures de Dieu.
Comme disait l’autre maître soufi: » من ابصر الخلق كالسراب فقد ترقى عن الحجاب. » Si vous considérez ce monde comme un mirage, vous serez débarrassés des voiles (Hijab). Par conséquent, vous comprendrez que ce monde est en réalité un gigantesque néant.
Maintenant comment faire pour prendre et/ou considérer ce monde comme un mirage (le néant) ?
Autrement dit, comment faire pour connaître la réalité qui se cache dans ce monde avec ses pièges et ses caprices.
Quel est le processus d’évolution et d’évaluation pour atteindre cet objectif ?
Cette idée de mirage des soufis est-elle atteignable et réalisable au 21ème siècle ?
Je préfère que chacun de nous essaie de répondre à ces questions, au lieu d’apporter des réponses toutes faites.
Cette méthode de réflexion est inspirée de Gaston Bachelard, qui nous invite à penser autrement en disant :
«Faire de la science, c’est penser contre son cerveau.», c’est-à-dire qu’il faut modifier votre interprétation du langage et des phénomènes. Mais, nous constatons que sous nos cieux, pour faire de la science, il faut penser également contre la volonté de son cœur.
La conjugaison de plusieurs pensées des maîtres soufis avec les techniques modernes, nous permet de créer de la valeur, aussi bien spirituelle que financière.
Il me semble que, tout cela est réalisable, si nous suivons les processus et les méthodologies des enseignements soufi à travers le monde sans distinction de confréries.
En Afrique de l’ouest, les exemples sont légion, pour intégrer cet enseignement dans un business modèle, qui sera favorable au développement de nos communautés.
Cette intégration des courants de pensées et des sciences exactes est la seule alternative pour le développement et la paix en Afrique.
Ainsi, il me semble que sans la paix intérieure (« Sakina » سكينة), il n’y aura jamais de paix entre les différentes composantes de nos sociétés.
Enfin, je pense que c’est l’absence de cette paix intérieure, qui est la pauvreté destructrice qu’il faut combattre à jamais, pour que le monde devienne prospère. Ensuite, de cette prospérité naîtront la sécurité et la confiance entre les individus.
Les religieux, les politiques, les businessmen et toutes les autres composantes de nos différentes sociétés doivent travailler ensemble pour que cela advienne.
OUI, il faut que la paix intérieure se réalise dans toutes les couches de la société. Cette réalisation, nous permettra d’avoir de nouveaux types de citoyens capables de comprendre, l’importance de la valeur spirituelle face à la valeur financière.
Qu’Allah nous préserve de l’ignorance des réalités mystiques et spirituelles de ce monde mirage.
Abdel Khader GUISSE
Polytechnicien spécialisé en Systèmes d’Informations (SI)
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