L’entretien qu’Ousmane SONKO a eu récemment avec les deux voix de la France que sont RFI et France24, a suscité de très nombreuses réactions au Sénégal et ailleurs. Chacun y est allé de son interprétation personnelle avec plus ou moins d’objectivité. Ces réactions sont, visiblement dans certains cas, marquées d’une volonté de ternir l’image du leader de l’opposition sénégalaise en l’accusant de « reniement ».
C’est manifestement le cas du journaliste qui parle des « cent reniements » de SONKO. Cela m’amène à lui poser une seule question :
Que sont les « cent reniements » de Sonko à côté des deux « wax waxeet » de celui qui avait promis de réduire son premier mandat de sept à cinq ans d’une part, et d’exclure définitivement toute velléité de présenter sa candidature à un 3ème mandat à la présidentielle de 2024 d’autre part? C’est bien cela qui est le principal facteur de tension qui menace aujourd’hui le Sénégal.
Voilà donc pour notre journaliste connu pour ses attaques virulentes contre le leader de l’opposition sénégalaise notamment dans le traitement de la nébuleuse affaire du Sweet beauty.
Viennent ensuite deux activistes, pour ne pas dire agitateurs, Nathalie YAMB et Kemi SEBA qui vont jusqu’à réfuter à SONKO le droit de répondre à la sollicitation de deux journalistes pour la seule raison qu’ils appartiennent à des médias français. Je veux les rappeler à la lucidité et à la modération. SONKO ne cherche pas à séduire ceux qui le considèrent comme leur pire ennemi. On a vu comment une certaine presse française avait mis le micro et la caméra à la disposition de celle qui avait ouvert, contre SONKO, la plus sale affaire de mœurs de l’histoire du Sénégal indépendant en l’accusant de viols répétitifs et de menaces de mort. Si le leader du PASTEF était animé de ressentiments ou d’intérêts personnels, ce n’est sûrement pas à cette presse qu’il aurait recours.
Pour éviter de tomber dans l’émotivité et le sensationnalisme, nos deux agitateurs, dont les prises de positions souverainistes et panafricanistes forcent souvent le respect, devraient donc se garder d’une analyse superficielle de cet entretien que SONKO a eu avec les deux médias français. Au niveau où ils sont, ils sont loin de saisir toutes les facettes d’un homme qui aspire à diriger son pays et qui en assume tous les risques y compris d’être accusé de tout et de son contraire. Il en est ainsi, lorsque vous ambitionnez d’être le premier, les places coûtent très cher.
Je ne m’attarde pas sur la « leçon de géopolitique » que Babacar Justin NDIAYE, excellent chroniqueur, a semblé donner à SONKO. Ce dernier n’éprouve aucun complexe intellectuel envers personne. Son intérêt est ailleurs.
Et voilà que j’en arrive à l’entretien proprement dit et aux propos si controversés de SONKO. Que dit l’homme politique en substance ?
Nous voulons un partenariat gagnant-gagnant et non un partenariat dominant-dominé ni un simple transfert de servitude volontaire.
En d’autres termes, nous veillerons à sortir l’Afrique de sa situation actuelle qui la soumet aux intérêts d’autres pays pour lui permettre de recouvrer sa pleine souveraineté dans la définition de ses politiques nationales et dans l’exploitation de toutes ses ressources. C’est bien pour cette raison que SONKO fait bouger les foules, surtout les jeunes, parce que sa démarche s’inscrit très nettement dans une volonté partagée de libérer définitivement l’Afrique d’un joug de plusieurs siècles. Nos frères maliens en ont indiqué la voie.
Les mots que SONKO a employés pour réaffirmer sa vision et son projet peuvent prêter à des lectures diverses ; il reste que ce qui compte c’est la continuité de son action et de son engagement sans faille dans la défense des intérêts supérieurs de son pays et de l’Afrique.
Sur ce plan, personne ne devrait lui faire un procès en sorcellerie. Les faits sont éloquents et son rendez-vous avec le Peuple en apportera les fruits.
SONKO a choisi d’être l’homme des grandes tempêtes et non celui des basses combinaisons. Il a tout intérêt à rester fidèle à son choix.
Mamadou DIOP
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